Héraldique, mode d'emploi

PIECES, PARTITIONS ET MEUBLES

Des éléments pour compléter l’écu

NOUVELLES PIECES

Et voici encore quelques pièces :

L’orle est une sorte de bordure qui s’est déplacée du bord vers l’intérieur de l’écu.

L’écu en coeur est un petit écusson qui vient se placer au « point du cœur », c’est à dire au centre de l’écu. Il vient souvent se superposer à une composition héraldique. On dira alors simplement « sur le tout » et on blasonnera la composition de cet écusson.

Le franc quartier : C’est le premier quartier d’un écartelé qui, en restant seul, devient une pièce (d’où le trait accentué figurant le relief) Par défaut, il est en chef/dextre comme ici. Il pourrait être en chef/sénestre mais il faut alors le préciser dans le blasonnement...

Le franc canton : C’est un franc quartier « plus petit » En fait c’est la partie du champ visible dans l’écu chargé d’une croix (souvenez vous des armes du Brunoy: « ...à la croix de gueules cantonnée de quatre lionceaux du même ». Lui aussi devient une pièce et doit en suivre les règles Sa place, par défaut, est en chef / dextre également.

La grande losange : A l’époque, « losange » est féminin. C’est donc un (ou une) losange dont les angles touchent aux côtés au chef et à la pointe de l’écu.

NOUVELLES PARTITIONS

Et de nouvelles partitions :

Gironné : C’est la superposition d’un écartelé et d’un écartelé en sautoir. Il est, par défaut de 8 pièces sinon il faut le préciser.

Echiqueté : Chaque rangée horizontale s’appelle une tire, chaque petit carré un point. L’échiqueté par défaut est de 6 tires de 6 points.

Losangé : C’est un échiqueté dont les points sont inclinés à 45°.

Fuselé : Une sorte de losangé formé de losanges très allongés et « rangés en fasce », c’est à dire le long d’une horizontale, comme la fasce. Ici : « Fuselé d’argent et de gueules » ce sont les armes de Monaco.

Fretté : C’est une partition composée de trois bandes et de trois barres s’entrelaçant. Si leur nombre est différent, on le précise. Ici : « De pourpre, fretté d’argent ».

NOUVEAUX MEUBLES

Complétons notre « petit bagage » par quelques meubles :

La croix alésée : « De gueules à une croix alésée d’argent ». Ce sont les armes, et aussi le drapeau de nos amis Suisses (chez qui l’héraldique est beaucoup plus répandue et appréciée qu’en France). La croix est une pièce. En diminuant ses bras qui ne touchent plus les bords de l’écu elle est « alésée » et devient un meuble. De taille beaucoup plus réduite, elle deviendra « croisette » La croix alésée a beaucoup de variantes que nous allons voir plus loin ...

« De sinople au pont de trois arches d’argent, maçonné de sable ». Un pont peut avoir d’une à six arches et il faut donc en préciser le nombre. Sans précision, il est d’une arche.

« De pourpre à l’olivier arraché d’or ». L’héraldique est un art symbolique et non naturaliste. Les feuilles et les olives sont donc disproportionnées pour qu’on reconnaisse l’arbre. « arraché » veut dire que l’on voit ses racines, sinon, il serait « terrassé » c’est à dire posé sur une terrasse qui est un autre nom de la « campagne ». Si les olives étaient d’une couleur différente on dirait « fruité de… » et pour les feuilles : « feuillé de … »

« D’or au créquier de gueules ». Le créquier est un arbre purement héraldique, qui n’a pas d’équivalent dans la nature, c’est une sorte d’arbre-symbole.

« Parti d’azur et d’or au lion brochant, tenant dans sa dextre un glaive, de l’un à l’autre, accompagné en chef de deux fleurdelys de l’un en l’autre ». Ici, nous entrons dans l’héraldique « évoluée ». Un parti, donc deux couleurs. Le lion est brochant sur la partition et l’expression « de l’un à l’autre » signifie qu’il prend, dans chaque partie la couleur de l’autre. Les deux fleurdelys ne sont pas brochantes mais chacune à l’intérieur d’un champ différent. L’expression « de l’un en l’autre » signifie que chacune a la couleur de l’autre champ. Difficile de faire plus harmonieux avec aussi peu de moyens !

La page suivante va nous permettre de faire connaissance avec beaucoup de petits meubles héraldiques que nous rencontrerons souvent...