Héraldique, mode d'emploi

PIECES ET MEUBLES

Comment remplir l’écu

Nous allons aborder maintenant les divers éléments graphiques qui vont remplir notre écu. Ils forment trois grandes catégories :

1. Les partitions

Les partitions sont des divisions géométriques du fond même de l’écu, en voici les principales :

Leurs noms sont toujours des adjectifs : parti, coupé, tranché, taillé, écartelé etc.

Remarque très importante : l’héraldique est un système graphique en relief dans lequel les partitions sont à plat, comme les cases d’un échiquier alors que les autres catégories sont dites des charges qui viennent donc en relief sur ce fond plat. On va figurer ce relief par un contour plus épais, comme une ombre. La lumière sera toujours censée venir du haut à gauche et donc l’ombré sera du côté opposé.

2. Les charges

Les pièces : Ce sont des éléments de forme géométrique qui ont une place bien déterminée dans l’écu, sauf précision contraire. Leur nom est toujours un substantif. En voici quelques-unes.

Les meubles : Ce sont toutes ces figurines dessinées que tout le monde connaît, objets, animaux etc... Comme leur nom l’indique ils sont « meubles » c’est à dire qu’ils peuvent se mouvoir et n’ont donc pas de place définie et il faudra donc la préciser. Toujours en relief sur le fond de l’écu, comme les pièces. En voici quelques exemples.

Les figures d’animaux sont généralement représentées de profil (sauf exception comme l’aigle, ci-dessus) et tournées vers la dextre de l’écu.

Le dessin doit être simple pour une bonne lisibilité et les caractères particuliers sont accentués, un peu comme dans la caricature et pour la même raison.

Règle de l’alternance

Règle de l’alternance dite aussi « règles des couleurs » : Les métaux (or et argent) sont des couleurs claires et les émaux des couleurs plus foncées. Pour bien voir, on doit mettre clair sur foncé ou foncé sur clair, d’où cette règle : « On ne doit pas mettre émail sur émail ni métal sur métal ».

Attention : Cette règle s’applique pour les pièces et les meubles qui sont posés sur le fond de l’écu et non aux partitions qui sont une division du fond lui-même.

Les pannes, ou fourrures, échappent à cette règle et peuvent donc se poser soit sur un métal, soit sur un émail. (Mais pas panne sur panne).

Le contre hermine : C’est l’hermine « en négatif » mouchetures d’argent sur fond de sable.

Le vair déjà vu mais qu’il faut avoir sous les yeux pour comprendre ses transformations :

- Le contre vair : où les cloches de chaque rangée (on dit « tire ») ne sont plus décalées par rapport à la tire supérieure mais superposées.

- Le vair en beffroi : C’est un vair avec des « maxi cloches » pour parler contemporain...

- Le vairé: Au lieu d’avoir les couleurs du vair (azur et argent) il en a d’autres. Dans cet exemple, on blasonne « Vairé d’or et de sinople ».

...et le vairé peut se décliner, comme le vair en : contre vairé ou vairé en beffroi.

Bien entendu, dans tous les vairés, on doit préciser les couleurs.